Est-il possible d'obtenir des connaissances sans passer par l'expérience ? Ou bien toutes nos connaissances sont-elles d'ordre empirique ?

A cela, John Locke dans son Essai concernant l'entendement humain (1690) répond par l'affirmative.
Locke a écrit:
Supposons donc qu'au commencement, l'Âme est ce qu'on appelle une Table rase, vide de tous caractères, sans aucune idée, quelle qu'elle soit. Comment vient-elle à recevoir des idées ? Par quel moyen en acquiert-elle cette prodigieuse quantité que l'imagination de l'Homme, toujours agissante et sans bornes, lui présente avec une variété presque infinie ? D'où puise-t-elle tous ces matériaux qui font comme le fond de tous ses raisonnements et de toutes ses connaissances ? À cela je réponds en un mot, de l'Expérience : c'est le fondement de toutes nos connaissances, et c'est de là qu'elles tirent leur première origine.

Locke, Essai concernant l'entendement humain, 1690.


Mais, opposé à cette thèse, David Hume affirme qu'on peut atteindre des connaissances vraies (une vérité) sans passer par l'expérience :
Hume a écrit:
[...] Le carré de l’hypoténuse est égal à la somme des carrés des deux autres côtés, cette proposition exprime une relation entre ces figures. Trois fois cinq est égal à la moitié de trente exprime une relation entre ces nombres. Les propositions de ce genre, on peut les découvrir par la seule opération de la pensée, sans dépendre de rien de ce qui existe dans l’univers. Même s’il n’y avait jamais eu de cercle ou de carré dans la nature, les vérités démontrées par Euclide conserveraient pour toujours leur certitude et leur évidence.

Hume, Enquête sur l’entendement humain, 1748.


Comment savoir qui a raison et qui a tort ? Ou bien ont-ils tous les deux raison ?