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descriptionUne fonction du cinéma ? EmptyUne fonction du cinéma ?

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Bonjour à toutes et tous,

Je m'interroge sur l'omniprésence du Monsieur-rencontre-Mademoiselle au cinéma.
L'intrigue amoureuse est en définitive le fin mot d'un film hollywoodien ou apparenté, quelle que soit l'éventuelle intrigue qui définit en apparence le genre du film.
Par exemple, un polar est bien souvent la somme d'un polar + une rencontre amoureuse.
Cela frise parfois la caricature : ça flirte entre deux secousses sismiques, deux attaques de vampires ou d'extra-terrestres.
(Naturellement, cette si présente rencontre amoureuse peut être l'intrigue unique.)

Je me demande : pourquoi une telle omniprésence, qui frise l'obsession ?

Je cite ces extraits d'un entretien de Luc Ferry (Philosophie magazine n° 61 – Juillet-Août 2012 – p. 56):


« C’est que le couple moderne se retrouve face à une antinomie : comment construire une histoire qui dure sur l’amour-passion forcément éphémère ? Les issues à cette contradiction ne sont pas nombreuses, et aucune n’est tout à fait satisfaisante a priori : l’adultère (…) le divorce (…) ou les expériences dites polyamoureuses »
« (…) retrouver (…) la passion des commencements. (…) »
« Même ceux qui ont réussi à durer, en construisant une amitié amoureuse par exemple, gardent malgré tout une certaine nostalgie de l’exaltation de l’amour-passion. »





Luc Ferry n'aurait-il pas simplement oublié un élément dans sa courte liste à tendance désabusée {adultère - divorce - "expérience polyamoureuse"} ?
N'irait-on pas au cinéma et n'y emmènerait-on pas l'"autre" pour y voir représenter une "rencontre-passion" cinématographique, et pour ainsi se et lui redonner un petit coup de fouet, retrouver un simulacre de grand moment des commencements, avant d'en arriver aux "solutions" proposées par Luc Ferry ?

Merci pour vos réactions.

descriptionUne fonction du cinéma ? EmptyRe: Une fonction du cinéma ?

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Le couple se trouve dans quasiment toutes les œuvres littéraires depuis les origines (l'Iliade et l'Odyssée...). Le cinéma ne fait que se conformer à quelque chose qui est constitutif de toute fiction ou presque.

En quoi votre question est-elle sociologique ? Sociologie du cinéma ? Sociologie du couple ou de l'amour ? Merci de préciser votre questionnement.

descriptionUne fonction du cinéma ? EmptyRe: Une fonction du cinéma ?

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Euterpe a écrit:

Le couple se trouve dans quasiment toutes les œuvres littéraires depuis les origines



Pas toute la littérature mais une bonne partie, en effet, et ce pourrait être là aussi un questionnement, mais trop complexe pour moi.
 
Je préfère cibler le cinéma. Plus précisément le cinéma disons commercial, encore appelé « grand public ». Je ne parle pas, dans ce qui suit, de ce que l’on nomme le cinéma « d’art et essai », celui d’Andreï Tarkovski, Werner Herzog, Satiajit Ray ou Alain Tanner.
 
Je préfère cibler un certain cinéma, donc.
L’analyse psychologique est nettement moins fouillée dans un film que dans un roman, surtout dans un film du genre film « d’action », et le Monsieur-rencontre-Mademoiselle y est traité par conséquent de façon plutôt superficielle, simplement descriptive, vue de l’extérieur…
D'autre part, cette représentation d’une rencontre apparaît bien souvent parachutée, comme une convention de production et d’écriture scénaristique.
 
Ainsi, le spectateur annonce qu’il va voir ou qu’il a vu un polar, ou une comédie, ou un film politique, et en définitive il va voir ou il a vu la somme d’un polar, ou une comédie, ou un film politique, plus une bluette. Un peu comme si, quand on achète un kilo de pommes, on se voyait servir une livre de pommes plus une livre d’autre chose, et toujours la même chose ; quand on ouvre une boîte de thon marquée 200g on y trouvait inévitablement 100g de thon et 100g de cette sempiternelle autre chose.
 
Or, me semble-t-il, un certain paradoxe tiendrait au fait que, dans notre pays en tout cas, il a été de bon ton pour beaucoup de railler la collection Harlequin ou l’ex-magazine Nous-Deux, qui au moins annoncent la couleur, et ce, le plus souvent, sans même n'en avoir jamais ouvert un seul exemplaire. La seule mention du nom Harlequin suffit pour faire surgir une idée préconçue, avec toutes ses connotations.
Or, au cinéma « grand public », la bluette si souvent parachutée que j’ai mentionnée, ne me paraît pas d’un niveau intellectuel et d’un intérêt toujours probants, en tout cas il me semble difficile parfois de croire qu’un livre Harlequin soit nécessairement plus mauvais.
Et cette fois, personne ne raille.  Celui qui, d’avance, raille Harlequin sans n’en avoir lu jamais, ne semble pas troublé de retrouver sempiternellement de la romance harlequineuse parfois ajoutée aux forceps dans un scénario censé initialement parler d’autre chose, puisqu’on nous vend officiellement le film comme étant un polar, ou un film politique, et non une bluette qui serait l’équivalent cinématographique du roman Harlequin, ce qu’il est pourtant disons à 50%.
 
Voilà donc un premier aspect de mon interrogation. D’un côté on raille Harlequin sous sa forme écrite, de l’autre on consomme sans sourciller de l’Harlequin cette fois sous forme cinématographique sous couvert de consommer autre chose, du polar par exemple.
 
Mais le texte précité de Luc Ferry m’a donné le soupçon d’une hypothèse.
Ce Monsieur-rencontre-Mademoiselle quasi inévitable dès que l’on entre dans une salle obscure « grand public », sans être pourtant traité d’une façon toujours très élaborée, ne serait-il pas une sorte de coup de tonus de nature réminiscente, madelino-proustienne, pour personnes dont le couple connaît déjà quelques années de vol, avant d’en arriver aux désagréments signalés par Luc Ferry ?
 
J’ai distingué plus haut le cinéma disons « grand public » et ce que l’on nomme le cinéma « d’art et essai ».
Quelle fut ma surprise en voyant Printemps, été, automne, hiver de Kim Ki-Duk.
Dans un magnifique cadre, deux moines sur un minuscule ilot, un vieux sage et son jeune disciple. Que du très austère, en apparence ; « l’art et essai » auquel nous avait habitués un certain cinéma japonais d’autrefois. Quand surgit, par la magie d’une énorme ficelle scénaristique, une ravissante jeune fille. Que croyez-vous qu’il arrivât ? La même chose que dans un film commercial. Et même doublement : car non seulement nous avons le Monsieur-rencontre-Mademoiselle, mais voici que se produit le Monsieur-tue-Madame et que la police arrive. Deux stéréotypes en une fois.
 
Je ne sais pas comment appeler cela : de la psychologie du couple, de la sociologie du cinéma commercial, ou de la philosophie, puisque j’ai extrait les citations de Luc Ferry d’un magazine de vulgarisation philosophique.

descriptionUne fonction du cinéma ? EmptyRe: Une fonction du cinéma ?

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Je crois que vous vous méprenez sur la réponse d'Euterpe. La difficulté est que vous créez un problème davantage qu'il n'existe en restreignant le domaine que vous analysez. pourquoi uniquement le cinéma ? Pourquoi uniquement le cinéma grand public ? Il y a des histoires d'amour dans tous les genres de cinéma et dans tous les arts or vous ne souhaitez analyser que le cinéma grand public qui plus est. Il semble que vous souhaitiez d'abord formuler une critique avant de trouver la question...
Il serait plus opportun de se demander pourquoi justement tant d'histoires d'amour se développent au sein d'un si grand nombre d'œuvres... car là vous catégorisez sans tenir compte de la globalité.
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