NOU-JE a écrit:
A propos de la mémoire, il s'agit effectivement d'une composante majeure de notre intelligence ; les besoins d'existence dont vous parlez, vous ne les pensez pas comme innés je suppose ? Ce sont des choses acquises par les nécessités appelées par l'existence en acte ?..
Supposez-vous que le désir peut être répressif ? Il ne provient pas que de la mémoire. Mais qu'appelle-t-on la mémoire ? (...)  
Du reste, quel est le rapport entre la mémoire et les convictions ?...

"En effet, ce qui fut bénéfique en d'autres temps peut être maléfique à notre époque"

Pouvez-vous préciser ?

Je vois le besoin d'existence comme une composante essentielle de la nature, l'agent qui oriente l'évolution. Selon moi, c'est ce besoin qui s'exprime dans la poésie, la musique, l'art, lequel  serait l'expression de nos désirs, le guide de notre action. Je ne peux croire que, seules, des réactions physico-chimiques aient pu engendrer l'esprit.
Toujours selon moi, ce besoin d'existence a le pouvoir de mettre en mémoire les expériences heureuses, et aussi les malheureuses. Et cette mémoire reste longtemps active, parce que l'homme ne peut pas mettre en doute ses valeurs à tout moment.  Par exemple, il fut un temps où le roi de France apparaissait comme le protecteur du peuple contre tous les fléaux qui le menaçaient, en particulier les seigneurs et les guerres. Arrivé au temps de la Révolution, le peuple ne comprenait pas que cette image était, depuis longtemps, fausse. Il ne voulait pas couper la tête de son roi. Il fallut pour cela que la Cour enchaînât les maladresses et l'aveuglement.
Mais c'est trop long. Toutes ces hypothèses se trouvent exposées sur cette page, en quelques paragraphes : http://www.livingexistence.net/pdf/Chapitre02.pdf
En tout cas, je ne crois pas que le besoin d'existence soit une page blanche sur laquelle on pourrait écrire n'importe quoi. Ce serait plutôt un ensemble d'aspirations que l'on ne connaît qu'après les avoir réalisées, de même que le musicien ne découvre son œuvre qu'après l'avoir composée.

"Je ne sais ce qui me possède
Et me pousse à dire à voix haute
Ni pour la pitié ni pour l'aide
Ni comme on avouerait ses fautes
Ce qui m'habite et qui m'obsède.."

(Aragon - Les Poètes)